critiques

à propos de Memento Ludere

L’association Remp-Artsprésente Memento ludere, le dernier travail de Chris Flammente, du 8 au 30 septembre.

A partir d’une série d’autoportraits, la photographe recense ce qu’il y a de plus vrai dans le jeu, derrière le costume.Le je dans le jeu en somme…

Le moi dans lui, de l’acteur qui donne toute sa vérité pour incarner l’autre.

Un regard puissant sur l’intensité de la mascarade, la force intérieure qu’il faut déployer quand on joue. Quand on n’est, mais veut être… N’être plus vraiment soi, naître à nouveau, à la fois…

Fond noir et maquillage blanc nous plongent dans la mélancolie, la réflexion sur soi, les souvenirs.

Le regard fixe de Chris Flammente semble commander une pause de la pensée. Un instant de réflexion avant de reprendre le jeu, de se réapproprier le je.

Nicola Casties, l’Art…vues,août-septembre 2019

Je et Jeu à la galerie Remp-arts de Durban-Corbières

Pour sa dernière exposition de la saison 2019,Remp-Arts présenteMemento luderede la photographe toulousaine Chris Flammente.

A partir d’une série de quatorze autoportraits, la photographe recense ce qu’il y a de plus vrai dans le jeu, derrière le costume. Le je dans le jeu en somme…

Qui entre dans la galerie est d’abord saisi par la prégnance du noir et blanc des portraits, puis découvre quelques couleurs, le rouge des lèvres, celui de certains jeux sous le visage, celui de la tête de l’oie et quelques autres.

L’impression première est de se retrouver en Flandres ou en Angleterre au XVIIIè siècle, pays qui ont porté le portrait, puis l’autoportrait, au sommet dans leur art pictural en en faisant alors le genre le plus représentatif.

De nos jours, l’autoportrait avec le développement des technologies numériques et surtout du smartphone, a un rival de taille le selfie. Or, Chris FLAMMENTE en est foncièrement, totalement éloignée. Elle n’est pas dans une autoreprésentation occasionnelle, prise dans des moments particuliers de sa vie, mais dans une construction savamment mise en scène. Sa photographie est travaillée : une absence de décor comme rehaussée par le sous-titrage porté par le jeu de société qui légende en image chaque photo, une lumière qui n’est pas retenue dans la spontanéité de l’instant. Les autoportraits ont quelque chose de voulu, de conçu et de préparé à l’avance.

On apprécie dans ce travail, moins l’envie de se représenter que la tentative de se mettre à distance, de naviguer dans la métamorphose. Pas certain, d’ailleurs que l’artiste n’ait pas été elle-même étonnée par certains rendus, notamment celui du jeu de l’oieoù son visage pâle, perçu comme immobile, semble conduire vers un au-delà…

Toutes les photos ne sont pas de cette même veine…Avec la poupée en main, le regard, bien qu’énigmatique, existe. Il est même puissant. Avec l’escargot, le regard semble plus pensif…sans passer la série en revue, on peut pointer le jeu alterné entre la femme en cheveux et la femme avec bonnet.

Chris FLAMMENTE articule le JE de la personne et les JEUX de société, voire des jeux de masques. Elle ne cherche pas à se représenter, à se reconnaître, mais au contraire à se mettre à distance.

Memento Ludere. Du 8 mai au 29 septembre. Galerie Remp-arts. 14, rue des remparts. Durban-Corbières.

Du jeudi au dimanche de 17h30 à 20h00 et sur RV (06 87 03 66 55)

L’Indépendant, 13/09/2019